« Blanc » de Sylvain Tesson : livre ridicule et pompeux. Comment peut-on publier une telle daube ?

Image de Julian Liurette

Julian Liurette

Blanc est une catastrophe littéraire. L'auteur riche et catholique retrace ses défis de ski dans un nombrilisme sidérant.

« Ces migrants ne migraient pas. Ils fuyaient à jamais la guerre d’islam. Seules les rives chrétiennes leur donnaient une chance. » Cette citation du livre de Sylvain Tesson « Blanc » prise hors de contexte – et à la lumière du titre – pourrait laisser croire que son ouvrage traite de religions et des problèmes actuels que rencontrent les migrants et que les Blancs chrétiens sont en passe de sauver.

Mais on se méprendrait. Le livre de Tesson est un journal personnel qui relate sa traversée des Alpes au cours de quatre hivers. Il explique comment chaque jour il a dû mettre ses skis, affronter le froid et la raideur des pentes, et finir ces journées avec un petit cigare au bec auprès du feu.

Cette citation révèle la façon dont Tesson perçoit le monde. « Les rives chrétiennes ». Je me demande s’il réalise qu’il y a des musulmans, des juifs, des athées, etc. dans les pays où arrivent les migrants et qu’eux-mêmes ne sont pas tous musulmans. Et puis, que signifie « la guerre d’Islam » ?

Quelle provocation ce texte ! C’est écrit par un bourgeois blanc typique qui se prend pour le nombril du monde, bien catho, bien lourd, bien coincé, bien riche qui pense que faire du ski dans les Alpes pendant un mois est un «challenge» pour se dépasser et enfin vivre. Tant mieux pour lui s’il peut faire cela mais qu’il nous épargne ces commentaires et même de partager son expérience.

Comment un éditeur laisse-t-il imprimer de telles débilités en 2023 ? Je ne vois qu’une raison. Le mec est connu, et il attire du public, donc de la thune, alors Gallimard le publie. Et ça énerve des gens comme moi, et ça fait parler, et ça charme la France de droite, catho, bourge, bon chic, bon genre. Le marketing dépasse le contenu. Et on se retrouve face à un objet littéraire qui n’a pas lieu d’être.

S’il voulait un « Fu….* challenge », Tesson aurait dû déchausser ses skis et aller aider les migrants. Cela aurait donné un roman plus intéressant. Dans sa petite vie bien embourgeoisée du 21 ème siècle, Tesson est déconnecté de la réalité.

En plus, son ami guide s’appelle Daniel du Lac de Fugères. Non mais c’est un sketch des Inconnus des années 90 ? C’est une blague ce livre ! Et ça, c’est la grande littérature en France ? Entre l’autre zinzin raciste sans dents qui fait du soft porn (Michel Houellebecq) et le catho bourge, elle est belle la littérature des hommes blancs en France.

En tout cas, il est clair que le mâle blanc français dans la quarantaine-cinquantaine se sent menacé !

Et cet usage du passé-simple… ainsi que du subjonctif passé, que c’est pompeux. On se croirait revenu au 19 ème siècle. Rien contre cela sauf que son récit se passe en 2018-2021.

Une daube. J’ai arrêté de lire après la page 23. Non merci.

0/10

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On Key

Related Posts

Contact Us

Contactez-nous